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PSYCHOTHERAPIE, NATURE ET POESIE ou l'art de guérir dans l'émerveillement

Pratiquer la psychothérapie en milieu naturel était dans la suite logique de mon processus professionnel. Mais il fallait oser … !

J’en ai longtemps rêvé et voici que maintenant, c’est une pratique qui se répand et qui fait ses preuves.

Et plus j'avance, et plus j'en savoure joyeusement la pertinence avec les gens que j'accompagne. Cela m'est confirmé par tous mes collègues (de plus en plus nombreux et enthousiastes) qui, comme moi, développent ce partenariat avec la nature pour accompagner les humains dans leur quête d'épanouissement.  

La nature, offre un miroir - de toute beauté ! - qui nous révèle, parfois avec une simplicité déconcertante, ce que l'on ne parvient pas à conscientiser en cabinet.

Elle nous permet aussi de cultiver un rapport à la vie poétique et sensoriel, qui manque si cruellement au quotidien occidental. Cela amène à la fois de la douceur et de la puissance dans les prises de consciences, qui pourraient être potentiellement violentes, et pourtant si nécessaires à l’avancement du processus thérapeutique.

Poétique parce que la beauté a une grande place dans la nature, et la beauté, lorsqu’elle nous touche, amène la puissance. Elle nous met dans un état où tous les niveaux de l’humain sont sollicités : le corps (les sens), le coeur (les émotions), le psychisme (les pensées) et l’esprit (la part spirituelle de l’être). Les différents niveaux de réalité, visibles et invisibles, se superposent dans une seule et même expérience : réel, imaginaire et symbolique.

Et c’est aussi cela la poésie. Ça parle à notre âme.

Se produit alors un alignement et en même temps un retournement intérieur. On sent que quelque chose se déstructure et se restructure autrement, sans pouvoir l’expliquer sur le moment. Puis, suite à la séance, l’expérience continue son chemin entre conscience et inconscience pour considérer le problème qui a été soulevé, la question qui s’est posée, et amener à une nouvelle manière d’aborder la vie.

La psychothérapie en milieu naturel n'a rien d'ésotérique ou de "perché", comme on pourrait se l'imaginer.





 Non, on ne fait pas qu'embrasser les arbres !


Il se peut cependant qu'un arbre, un rocher, un nuage, un oiseau nous interpelle. Et, à travers ce qu'il nous évoque quand on le regarde (en psychologie, on parlera de "projection"), il « nous parle » de nous en ce sens qu'il nous révèle quelque chose qui vient nous toucher intimement.

Un tronc écorché, une branche croulant sous un parasite envahissant pourra alors nous évoquer nos propres égratignures, nos maladies, nos entraves, certaines situations de nos vies qui paraissent inextricables…


C'est alors que peut-être une émotion surgira, qu’on aura envie - eh oui ! - d’enlacer cet arbre comme on se prendrait soi-même dans les bras afin de guérir notre propre blessure.

C’est alors que peut-être on remarquera que malgré les blessures, cet arbre a trouvé des solutions : il est plein de vigueur et d’énergie, il a appris à coopérer avec son parasite et ils font maintenant équipe … Comme parfois une maladie nous oblige à regarder nos ressources, à voir d’autres voies possibles et devient notre meilleure alliée pour apprendre à vivre vraiment. Ici, en psychologie, on parlera « d’introjection »  : quand une fourmi, une brindille, un coucher de soleil devient notre enseignant, nous montre un chemin, une manière d’être vivant, même dans l’adversité ou la souffrance.


Alors, on ne regardera plus jamais cet être de la même manière.

Alors, on ne se regardera plus jamais de la même manière.


Ce regard s’apprend et se cultive. Il permet de développer notre capacité à aimer et à prendre soin du vivant partout et quelle que soit la forme qu’il prend. En soi et autour de soi. Il permet de prendre conscience que la vie est un miracle, qu’elle est à la fois précieuse, puissante et vulnérable. Sans oublier que « Soi-Même » en est une partie. Ni plus essentielle, ni moins indispensable qu’une autre et qu’elle nécessite AUSSI du soin, de la présence et du respect.

C’est ce regard-là, porté subtilement, et pas seulement avec les yeux, mais aussi avec le corps et le coeur, dont l’éco-thérapeute est le gardien et le passeur.


Charlotte Schwartz

charlotteschwartz.fr

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